Un réfugié syrien nous offre le thé

Malgré que mes rencontres avec des contacts en Jordanie semblaient incertains, j’ai continué à prendre des vidéos çà et là de la ville dans la journée qui a suivi notre soirée avec l’agent de sécurité anonyme.

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On était au marché d’Amman, et au moment où je prenais la photo ci-dessus, celle d’un marchand de fruits qui n’aimait pas du tout être dans mon viseur de caméra, un jeune dans la vingtaine nous a approchés en nous demandant ce qu’on faisait.  Il était réfugié syrien, travaillait illégalement à Amman et avait fui son pays en y laissant sa famille et ses études de médecine vétérinaire dans l’espoir de trouver mieux en Jordanie. Il nous a invité à prendre le thé. Simplement. Sincèrement.

Celui que l’on surnomme Azuz (il s’appelle Azedien, mais il trouve qu’Azuz, ça sonne plus « occidental »!) s’amuse à apprendre toutes les langues des voyageurs qu’il rencontre à l’hôtel où il travaille au noir. Il veut tirer un maximum de ces années où son université est fermée à cause de la guerre.

À part nous parler en français, anglais, arabe, espagnol et allemand, il nous a surtout parlé de l’horreur, des bombes, des rebelles syriens, d’Al-Assad, mais aussi, et surtout… de l’espoir, de son rêve de vivre sur une île où il serait heureux, ou bien dans la jungle, loin de la guerre. Là où il pourrait soigner des animaux. Et de l’espoir, encore, que le régime cesse le bain de sang. Et qu’il puisse retourner avec sa famille et ses amis finir ses études.

Un moment magique sur un toit de la capitale jordanienne. Écoutez-le!

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